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les sciences qui opèrent sur des substances non organiques ; que la chimie et la physique expérimentale, par exemple. Celles-ci peuvent réduire à une simplicité presque indéfinie les problêmes qu’elles se proposent ; elles peuvent isoler les substances dont elles veulent reconnoître les rapports et la nature, et les combiner ou les rapprocher successivement de toutes les autres. Il n’en est pas de même de la physiologie. Toutes les parties d’un corps vivant sont liées ; elles ne peuvent agir qu’autant qu’elles agissent toutes ensemble : vouloir en séparer une de la masse, c’est la reporter dans l’ordre des substances mortes, c’est en changer entièrement l’essence. Les machines qui font l’objet de nos recherches ne peuvent être démontées sans être détruites ; nous ne pouvons connoître ce qui résulteroit de l’absence d’un ou de plusieurs de leurs rouages, et par conséquent nous ne pouvons savoir quelle est la part que chacun de ces rouages prend à l’effet total.

Heureusement la nature semble nous avoir préparé elle-même des moyens de suppléer à cette impossibilité de faire certaines expériences sur les corps vivans. Elle nous présente dans les différentes classes d’animaux presque toutes les combinaisons possibles d’organes ; elle nous les montre réunis, deux à deux, trois à trois, et