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sur-tout pour pouvoir produire une flexion prompte et complète : car, la fibre musculaire ne pouvant perdre qu’une fraction déterminée de sa longueur dans la contraction, si le muscle s’étoit inséré loin de l’articulation, l’os mobile ne se seroit rapproché de l’autre que d’une petite quantité angulaire ; au lieu qu’en s’insérant très-près du sommet de l’angle, un petit raccourcissement produit un rapprochement considérable. C’est aux dépens de la force musculaire que cet effet a lieu : aussi ces sortes de muscles exercent-ils un pouvoir qui surpasse l’imagination.

Nous trouvons cependant, en anatomie comparée, des exemples de muscles qui s’insèrent très-loin du point d’appui. Les oiseaux en ont un qui s’étend du haut de l’épaule à l’extrémité de l’avant-bras la plus voisine du poignet ; mais c’est que tout l’angle formé par le bras et l’avant-bras est rempli chez eux par une membrane destinée à augmenter la surface de l’aile.

C’est aussi le peu de raccourcissement de la fibre musculaire qui fait que les os courts, qui doivent être entièrement fléchis, le sont par des muscles attachés à des os éloignés. Les vertèbres et les phalanges des doigts sont dans ce cas. Des muscles qui se seroient étendus de l’un à l’autre de ces os seulement, n’auroient pu leur imprimer des inflexions suffisantes : ceux des phalanges auroient de plus beaucoup trop grossi les doigts. Ces sortes de muscles avoient besoin que leurs tendons fussent