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il faut qu’il distingue sur-tout ce qui fait la condition générale et nécessaire de chacun d’eux : et pour cela, il faut qu’il les examine dans toutes les modifications que peuvent y apporter leurs combinaisons avec d’autres phénomènes ; il faut aussi qu’il les isole, qu’il les débarrasse de tous les accessoires qui les voilent ; en un mot, il faut qu’il ne se borne point à une seule espèce de corps vivant, mais qu’il les compare toutes, et qu’il poursuive la vie et les phénomènes dont elle se compose dans tous les êtres qui en ont reçu quelque parcelle. Ce n’est qu’à ce prix qu’il peut espérer de soulever le voile mystérieux qui en couvre l’essence.

En effet, la physiologie doit nécessairement suivre la même marche que toutes celles des sciences physiques que l’obscurité et la complication des phénomènes n’ont point encore permis de soumettre au calcul ; ne possédant aucun principe démontré, d’où les faits particuliers puissent se déduire comme des conséquences, c’est dans la série de ces faits seulement que la science consiste jusqu’ici ; et nous ne pouvons espérer de remonter à des causes générales qu’autant que nous aurons classé les faits, et que nous serons parvenus à les ranger sous quelques lois communes : mais la physiologie n’a pas pour cet effet le même avantage que