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des élémens imperceptibles et le mouvement sensible qui en est le dernier résultat, il se passe une multitude de mouvemens intermédiaires dont nous n’avons aucune notion.

Combien de combinaisons, de décompositions ont eu lieu dans cet intervalle ? Combien d’affinités ont joué ? Et quel seroit le physiologiste qui oseroit seulement hasarder quelques conjectures sur le plus grand nombre des opérations qui se passent dans cet impénétrable laboratoire ? Tant la chimie humaine, malgré les heureux efforts de nos contemporains, est encore dans l’enfance, lorsqu’on la compare à celle de la nature ! Cependant ces ténèbres ne doivent point nous effrayer ; c’est à l’anatomiste à y porter les premières lueurs : c’est à lui de faire connoître au physiologiste la partie matérielle des phénomènes et les instrumens des opérations ; de décrire les canaux que les liquides parcourent, les conducteurs qui transmettent les fluides, d’en suivre les embranchemens et d’en reconnoître toutes les communications : c’est à lui de mesurer la vîtesse de chaquemouvement et d’en déterminer la direction.

Mais, pour remplir cette tâche d’une manière satisfaisante, il ne doit pas s’arrêter uniquement à ce que les phénomènes ont d’individuel ;