Page:Lecons d-anatomie comparee de georges cuvier tome1.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne pénétroient dans l’intérieur des couches, n’en déterminoient la position, et n’en enlevoient de temps en temps les molécules ? Quelques observations semblent prouver qu’il y a des testacés qui se dépouillent entièrement de leurs coquilles à certaines époques, pour en produire de nouvelles : mais cette reproduction pourroit bien aussi se faire par développement comme celle des bois de cerf ; et si c’est aussi un développement qui produit les couches intérieures des coquilles qui ne tombent point, on pourra le comparer à celui qui produit les couches intérieures des cornes creuses des boeufs, des moutons, et de tant d’autres mammifères ruminans, et même à celui qui produit l’épiderme dans tous les animaux ; c’est-à-dire que ce sera un desséchement, une espèce de mort d’une membrane qui sembloit avoir une sorte d’organisation tant qu’elle étoit restée à l’abri du contact de l’élément extérieur, ou qu’elle n’avoit pas acquis toute la solidité qui lui convenoit.

Il paroît que c’est là la manière dont se développent toutes les parties dures qui remplacent les os dans les animaux sans vertèbres. Dans les écrevisses, par exemple, la croûte calcaire, qui leur tient lieu en même temps de peau et de squelette, ne croît plus lorsqu’elle a une fois atteint son degré de dureté ; l’animal n’en continue pas moins pour cela à développer toutes ses parties molles. Lorsqu’elles sont trop serrées par l’enveloppe, celle-ci se fend et se détache ; mais il s’en trouve à point