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sont composées, comme les os, d’une matière calcaire, intimement unie à une substance gélatineuse, et qu’on peut également en séparer par le moyen des acides : mais cette matière n’est point disposée par lames ou par fibres ; elle est uniformément répandue dans tout le corps de la coquille ; on distingue seulement dans quelques espèces des couches assez faciles à séparer, et collées les unes sur les autres, comme les feuilles de papier qui forment un carton. L’observation a appris que ces couches n’existent point toutes dans les jeunes animaux ; il n’y a que les plus extérieures, qui sont en même temps les plus petites. À mesure que l’individu avance en âge, il se forme à la face interne de la coquille une couche nouvelle qui déborde toutes les couches précédentes ; en sorte que cette coquille prend à chaque fois un accroissement en longueur et en largeur, comme en épaisseur. Voilà des faits certains : il suffit, pour s’en assurer, de comparer des coquilles de même espèce qui aient appartenu à des individus de différens âges ; on verra toujours moins de couches à celles qui proviennent d’individus plus jeunes. Les jeunes moules, qu’on peut observer avant même qu’elles aient quitté la matrice de leur mère, n’ont alors qu’une seule couche à leur coquille, et cette coquille n’est pas pour cela molle ou gélatineuse : elle a la même rigidité que la coquille adulte ; et si elle est beaucoup plus fragile, c’est qu’elle est beaucoup plus mince. Mais