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d’abord toute la solidité de l’os, semble disparoître, et se concentrer dans les parties vraiment ossifiées. Il se forme par là des vuides qui viennent à être occupés graduellement par une matière grasse, appelée suc moelleux. Les choses restent toujours ainsi dans les os plats, où cette partie spongieuse et imbibée de moelle, comprise entre deux surfaces compactes, est nommée diploé. mais dans les os longs il se forme au milieu du corps de l’os un vuide plus considérable, qui s’étend successivement vers les extrémités, en faisant disparoître la substance spongieuse ; de façon qu’à la fin l’os forme un véritable tube, dont les extrémités seulement sont remplies par une spongiosité osseuse, et dont toute la partie moyenne est occupée par une espèce de cylindre d’une moelle renfermée dans une membrane très-fine, et pourvue de vaisseaux et de nerfs abondans, qui y pénètrent par les trous de la substance compacte de l’os.

L’ossification ne se fait pas avec la même rapidité dans tous les animaux, ni dans tous les os du même animal. Ainsi nous voyons que dans l’homme et dans les autres mammifères, les os que renferme l’oreille interne sont non seulement ossifiés avant tous les autres, mais encore qu’ils les surpassent tous par leur densité, et par la quantité proportionnelle de phosphate de chaux qu’ils contiennent. L’os de la caisse du tympan, dans les cétacés, et sur-tout dans la baleine et le cachalot, devient d’une densité et d’une dureté supérieures