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augmenter aussi vîte et aussi fortement la cohésion. Nous avons déja des exemples de la prodigieuse force avec laquelle les molécules des corps tendent à prendre une nouvelle situation, pour peu que leur mélange chymique soit changé ; et le plus connu de tous est celui que fournit l’eau qui se glace. La perte d’un peu de calorique dispose ses molécules à se solidifier en aiguilles ; et elles le font avec tant de force, qu’elles font éclater les vases les plus solides. La fibre vivante et contractée n’est donc plus, absolument parlant, le même corps, n’a plus le même mélange chymique que la fibre lâche ; et ce sont les diverses causes irritantes qui opèrent sur elle ce changement par le moyen du nerf. Est-ce en perdant et en abandonnant au nerf quelqu’un de ses élémens, ou bien est-ce en recevant du nerf quelque élément nouveau, que la fibre change ainsi sa composition ? Car on ne peut choisir qu’entre ces deux partis. Quel est d’ailleurs cet élément qui passe de l’un à l’autre ? Existoit-il tout formé dans l’un des deux, et est-il simplement transmis à l’autre ? Ou bien se forme-t-il à l’instant de l’irritation par composition ? Ou enfin se développe-t-il par décomposition ? Voilà les questions dont il faut s’occuper ; les nouvelles expériences galvaniques, et celles plus anciennement connues sous le nom impropre de magnétiques, jointes aux découvertes de la chymie moderne, et suivies avec la délicatesse et la précision qu’on met aujourd’hui dans la physique, nous permettent d’en espérer la