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d’avec les artères, ou d’autres parties, en se servant d’une aiguille d’or et d’une d’argent, qu’on applique l’une aux muscles, l’autre au filet dont on veut reconnoître la nature, et qu’on fait se toucher par leur autre extrémité. Si c’est un nerf, des contractions doivent s’ensuivre.

Une fois qu’on a reconnu que le concours du nerf est nécessaire pour produire la contraction de la fibre, et que de son côté la fibre charnue est seule susceptible de subir cet effet de la part du nerf, il resteroit à savoir comment, par quel agent, par quel intermède, le nerf produit cet effet sur elle. Ce qui fait la principale difficulté de cette question, est la force prodigieuse avec laquelle les muscles se contractent, et la grandeur des poids qu’ils peuvent soulever dans l’état de vie, tandis qu’immédiatement après la mort ils sont déchirés par des poids infiniment moindres. Cela porte à croire qu’au moment de l’action, non seulement les particules qui composent la fibre tendent à se rapprocher dans le sens de sa longueur, mais encore que leur cohésion, ou la ténacité de la fibre, devient à l’instant même beaucoup plus grande, sans quoi sa tendance à se raccourcir n’empêcheroit pas sa rupture. Or, en supposant même, ce qui paroît au moins bien difficile, qu’on puisse imaginer des textures de fibres telles que l’accession d’un fluide ou d’une vapeur puisse leur donner cette tendance, il faudra toujours convenir qu’il n’y a qu’un changement subit dans leur composition chymique, qui puisse en