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et si un nerf est coupé ou lié, les muscles auxquels il se distribue n’obéissent plus. On peut imiter cette action de la volonté en ébranlant, ou piquant, ou déchirant les troncs nerveux ; il en résulte sur-le-champ des convulsions dans toutes les parties musculaires auxquelles leurs branches aboutissent, et cela a lieu même après la mort. L’irritation de la moelle alongée après la décollation agite tous les muscles du visage, et celle de la partie cervicale de la moelle épinière met tout le corps en convulsion.

On pourroit, jusqu’à un certain point, regarder les passions violentes comme des actes d’une volonté fortement excitée, et alors il se trouveroit des cas où celle-ci agit même sur les muscles involontaires : les palpitations du coeur et des grands vaisseaux, la suspension même de leurs mouvemens, en sont des exemples.

On sait qu’on peut empêcher ces accidens en modérant par la sagesse l’exaltation des sentimens qui les occasionnent ; la volonté a même, dans les maladies nerveuses qui paroissent avoir le moins de rapport avec les passions, du moins avec celles qu’on peut ressentir dans le moment, le pouvoir d’en empêcher les accès, lorsqu’on prend sur soi d’y résister avec fermeté.

L’action de la volonté sur les muscles n’est donc pas immédiate ; elle dépend d’une action du nerf sur la fibre, que nous pouvons déterminer en vertu de cet empire à jamais incompréhensible que l’ame