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chymiques qui constituent l’acte de la respiration, et sur l’effet de cette fonction dans le systême organique. En effet, la respiration enlevant sur-tout au sang de l’hydrogène et du carbone, elle y augmente la proportion de l’azote ; et, comme on sait que c’est elle qui entretient l’irritabilité musculaire, il est naturel de penser qu’elle le fait en augmentant la quantité de la substance dans laquelle seule cette irritabilité réside.

Mais, quoiqu’il n’y ait point d’irritabilité sans fibrine, cette propriété ne se manifeste point dans la fibrine pure, isolée, et hors de l’agrégation organique ; elle ne la conserve que dans l’état de vie, et tant que subsistent ses connexions naturelles avec les nerfs et les vaisseaux, ou du moins avec leurs dernières branches. En effet, il n’est point de chair distinctement telle, qui ne soit pénétrée dans tous les sens par des filets nerveux ; et quoiqu’on ne puisse suivre ces filets jusqu’aux endroits où ils se distribuent à chaque fibre en particulier, la sensibilité de toutes les portions, même les plus exiguës, de la substance musculaire, ne permet pas de douter que cette distribution n’ait lieu. Les animaux qui n’ont point de nerfs distincts et séparés n’ont point non plus de fibres charnues visibles ; et, comme nous l’avons déja vu, l’irritabilité et la sensibilité ne paroissent point exclusivement attribuées chez eux à des systêmes particuliers d’organes.

L’existence des vaisseaux et celle de la cellulosité ne sont ni aussi nécessaires ni aussi générales ;