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animales. Les élémens de la substance fibreuse paroissent donc tellement rapprochés dans le sang, qu’il suffit d’un peu de repos pour qu’ils se coagulent ; et les muscles sont sans doute, dans l’état de vie, les seuls organes capables de séparer cette matière de la masse du sang, et de se l’approprier.

Ce n’est pas seulement le sang rouge qui contient de la fibrine (les chymistes ont donné ce nom à la substance qui nous occupe) : le fluide blanc qui tient lieu de sang à tant d’animaux, en contient également ; mais elle ne s’y prend pas en caillot, et ses filamens nagent seulement dans le sérum.

Comme les substances dont se forme le sang ne contiennent, au moins dans les animaux qui se nourrissent d’herbe, rien qui ressemble à cette matière fibreuse, et que, même dans ceux qui vivent de chair, elle paroît se décomposer par l’acte de la digestion, et n’est plus manifestement contenue ni dans leur chyle ni dans leur lymphe, on peut croire que c’est par la respiration que la composition du sang se trouve altérée, de manière à le rendre propre à engendrer cette substance. Cette idée s’appuie sur la nature des opérations