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muscles, et moins serrée que celle qui forme leurs enveloppes. Les filamens qui composent chaque faisceau sont unis par une cellulosité encore plus fine que toutes les autres ; et lorsqu’on examine un de ces filamens au microscope, on voit qu’il se divise encore en filamens plus petits, quoique semblables et réunis de la même manière. Cette division se continue aussi loin que nous pouvons la suivre, et nos instrumens ne nous en montrent point le terme.

Les derniers de ces filamens, ou les fibres les plus déliées que nous puissions appercevoir, ne paroissent point creuses : on ne voit nullement qu’elles contiennent une cavité ; et il semble qu’on peut les regarder comme les réunions les plus simples des molécules essentielles de la substance charnue. En effet, elles se forment, on pourroit même dire se crystallisent à vue d’oeil, lorsque le sang se fige ; car lorsqu’un muscle a été débarrassé, par l’ébullition et la macération, du sang, des autres humeurs, et en général de toutes les substances étrangères à sa fibre, qu’il pouvoit contenir, il présente un tissu filamenteux, blanc, insoluble, même dans l’eau bouillante, et ressemblant, par toutes ses propriétés chymiques, à la substance qui reste dans le caillot du sang, après qu’on en a enlevé la partie colorante par le lavage. Cette matière a sur-tout, par l’abondance d’azote qui entre dans sa composition, un caractère d’animalité peut-être plus marqué que les autres substances