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de preuve et de vérification l’un à l’autre : le premier, et celui auquel tous les hommes ont dû avoir recours naturellement, c’est de passer de l’observation des espèces à leur réunion en genres, et en collection d’un ordre supérieur, suivant qu’on s’y voit conduit par l’ensemble de leurs attributs ; le second, que la plupart des naturalistes modernes ont employé, est de fixer d’avance certaines bases de division, d’après lesquelles on range les êtres à mesure qu’on les observe.

Le premier moyen ne peut tromper ; mais il n’est applicable qu’aux êtres dont on a une connoissance parfaite. Le second est d’un usage plus général ; mais il est sujet à erreur. Lorsque les bases qu’on a adoptées ne rompent point les combinaisons auxquelles l’observation conduit, et lorsque ces bases sont indiquées par les résultats de l’observation, les deux moyens se trouvent d’accord, et on peut être certain que la méthode est bonne.

Mais, dans le cas où il n’est pas possible d’employer le premier moyen, il faut calculer par le raisonnement la valeur de ses bases ; et c’est là que l’importance des organes dans lesquels on les prend est d’un grand secours. Les naturalistes n’ont pas ignoré ces principes ; et c’est sur ces considérations qu’ils ont établi leurs distinctions entre les organes du premier, du second, du troisième rang, etc.

Mais ils auroient dû porter plutôt leur attention sur les fonctions elles-mêmes que sur les organes : car toutes les parties, toutes les formes, toutes les