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on le faisoit autrefois ; il se trouveroit dans la première classe, outre les oiseaux ordinaires, des mammifères (les chauves-souris), des reptiles (le dragon), des poissons (les diverses espèces de poissons volans), et une multitude d’insectes. Il en seroit de même, plus ou moins, des deux autres classes. Ainsi, si on vouloit parler d’un seul de leurs organes, du foie, par exemple, on ne trouveroit pas une seule qualité qui pût lui être attribuée dans toute une classe, ni une qui fût affectée exclusivement à l’une des trois, à l’exclusion des deux autres.

Cet exemple est propre, par son évidence, à montrer de quelle importance il est de bien choisir les caractères de ses divisions ; car, quoiqu’on ne fasse plus aujourd’hui, dans la formation des méthodes et des systêmes d’histoire naturelle, des fautes aussi grossières que celle-là, plusieurs naturalistes n’ont pas laissé d’adopter, même dans ces derniers temps, des divisions qui ont aussi, dans le détail, de ces sortes de résultats.

Le but de toute bonne méthode est de réduire la science à laquelle on l’applique, à ses moindres termes, en élevant les propositions qu’elle comprend à la plus grande généralité dont elles soient susceptibles. Ainsi, pour en avoir une bonne en anatomie comparée, il faut qu’elle soit telle, que l’on puisse assigner à chaque classe, et à chacune de ses subdivisions, des qualités communes touchant la plus grande partie des organes. On peut arriver à ce but par deux moyens différens, qui peuvent se servir