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variations proportionnées ; et on peut aussi, à la vue d’un seul d’entre eux, conclure jusqu’à un certain point celle de tout le squelette.

Ces lois de coexistence que nous avons indiquées jusqu’ici, ont, pour ainsi dire, été déduites, par le raisonnement, des connoissances que nous avions de l’influence réciproque des fonctions et de l’usage de chaque organe. L’observation les ayant confirmées, nous nous trouvons en droit de suivre une marche contraire dans d’autres circonstances ; et lorsque l’observation nous montre des rapports constans de forme entre certains organes, nous devons en conclure qu’ils exercent quelque action l’un sur l’autre ; nous pouvons même être menés par-là à des conjectures heureuses sur les usages de l’un ou de l’autre.

C’est ainsi que la grandeur plus considérable du foie dans les animaux qui respirent moins, et la privation totale où en sont les insectes dont la respiration est la plus complète qu’il soit possible, puisque tout leur corps est, pour ainsi dire, un poumon, ont fait penser que le foie supplée jusqu’à un certain point à ce dernier organe, en enlevant comme lui au sang ses deux principes combustibles.

C’est ainsi qu’on se rend raison de la blancheur et de l’opacité du chyle dans certains animaux, tandis que dans d’autres il est aussi transparent que la lymphe, lorsqu’on sait que les premiers sont précisément tous ceux qui ont des mamelles et qui allaitent leurs petits. C’est même principalement