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indiquent des dents molaires à couronne plate, un canal alimentaire très-long, un estomac ample ou multiple, et un grand nombre d’autres rapports de même genre.

Ces lois, qui déterminent les rapports des systêmes d’organes affectés aux différentes fonctions, exercent également leur puissance sur les différentes parties d’un même systme, et en lient les variations avec la même force. C’est sur-tout dans le systême alimentaire, dont les parties sont plus nombreuses et plus distinctes, que ces règles trouvent des applications plus évidentes.

La forme des dents, la longueur, les replis, les dilatations du canal alimentaire, le nombre et l’abondance des sucs dissolvans qui s’y versent, sont toujours dans un rapport admirable entre elles et avec la nature, la dureté, la dissolubilité des matières que l’animal mange, au point que l’homme exercé, qui connoît une de ces parties, peut aisément deviner la plupart des autres, et qu’il peut même, d’après les règles précédentes, étendre ses conjectures aux organes des autres fonctions.

La même harmonie existe entre toutes les parties du systême des organes du mouvement. Comme il n’y en a aucune qui n’agisse sur les autres et qui n’éprouve leur action, sur-tout lorsque l’animal se meut en entier, toutes leurs formes sont en rapport. Il n’est presque aucun os qui varie dans ses facettes, dans ses courbures, dans ses proéminences, sans que les autres subissent des