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forces digestives sont généralement d’autant plus puissantes que la respiration est plus complète, afin que la quantité des molécules qui arrivent soit proportionnée à celle des molécules qui s’échappent.

C’est, pour ainsi dire, par l’entremise de ces liaisons qui existent entre les modifications des organes de la respiration, et celles des organes de plusieurs autres fonctions, qu’une partie de ces derniers se trouvent avoir entre eux des rapports que rien ne sembloit d’abord nécessiter.

Voilà pourquoi les oiseaux ont en général l’estomac le plus robuste et la digestion la plus prompte ; voilà pourquoi ils répètent si souvent leurs repas, tandis que les reptiles, qui semblent en tout point leurs antipodes parmi les animaux à sang rouge, nous étonnent par le peu d’aliment qu’ils prennent, et la longueur des jeûnes qu’ils peuvent soutenir. Ce n’est point par la nature des organes du mouvement qui caractérisent ces deux classes, que ces différences dans les forces digestives sont nécessitées, mais bien par celle des organes de la respiration, dont les modifications sont en rapport immédiat avec celles des organes du mouvement.

On sent aisément que ces deux degrés si différens de force digestive dépendent de deux dispositions également différentes dans les organes alimentaires, et que chacune de ces dispositions ne pourra coexister qu’avec celle qui lui correspondra dans les organes respiratoires ; et celle-ci