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la mission iroquoise s.-fr.-xavier

la Prairie de la Magdeleine. Seulement, on se demandait : les Iroquois, si attachés à leurs cantons, viendront-ils ?

Ils vinrent. Et voici comment la Providence mit en branle ce mouvement qui devait aller jusqu’aux merveilles les plus étonnantes du christianisme.

Il y avait à Onneyout une femme de la nation des Ériés, récemment détruite par les Iroquois. Elle s’appelait Ganneaktena. Un guerrier Onneyout nommé Tonsahoten, ancien Huron incorporé aux Onneyouts, l’avait épousée pour les dons remarquables qu’il découvrait en elle. Elle était devenue l’interprète du P.  Bruyas auprès des malades et, par ses leçons, aplanissait pour lui les difficultés de la langue iroquoise. Par reconnaissance, et aussi par zèle des âmes, le missionnaire, de son côté, l’instruisait dans la religion chrétienne.

Sur ces entrefaites, Tonsahoten fut pris d’un mal de jambes que les sorciers essayèrent en vain de guérir. La paix de 1666 venait d’être établie. Le malade résolut d’en profiter pour aller chercher sa guérison dans la colonie française. Sa femme devait l’accompagner. C’est ce qu’elle désirait depuis longtemps : elle aspirait à une instruction plus complète et par elle au baptême. À force d’instances et de prières, elle décida sa mère, son beau-père et