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échelonnés sur la rive sud du Saint-Laurent. Il eut bientôt un fort flanqué de quatre bastions, une petite artillerie et une garnison.

En 1647, M. de Lauzon concédait à la Compagnie de Jésus la Seigneurie de la Prairie de la Magdeleine : « En considération, disait l’acte, de l’assistance donnée par cet ordre religieux aux habitants de la Nouvelle-France, et des dangers auxquels ils s’exposent eux-mêmes en amenant les sauvages du pays à la connaissance du vrai Dieu. »[1]

La paix de 1666 avait permis de fonder une mission dans chacun des cantons iroquois. L’œuvre progressait lentement, mais régulièrement. Ce qui en retardait la croissance, était, outre le caractère et les mœurs des sauvages, leurs rapports fréquents avec les protestants anglais et hollandais, rapports aggravés par la traite de l’eau-de-vie. Les missionnaires ne redoutaient pas seulement pour leurs ouailles l’abaissement des mœurs, mais la perte même de la foi. Des cas s’étaient déjà produits. surtout chez les Agniers, voisins des Hollandais.

Pour obvier au péril, on songea à l’établissement d’une mission sur le modèle de Saint-Joseph de Sillery. Le site était tout indiqué :

  1. Biens des Jésuites en Canada, Montréal, 1888, p. 61.