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seul homme le monte. Les deux embarcations se croisent, comme étrangères l’une à l’autre, et poursuivent leur route. Or l’homme du canot était justement le beau-frère de Catherine, qui allait au plus proche village hollandais chercher du pain pour elle et son compagnon. À son retour il leur raconta sa rencontre avec le terrible oncle. L’apercevant tout à coup de trop près pour l’éviter et se cacher, il avait pris l’air le plus innocent du monde et était passé sans accroc.

Ils bénirent le Seigneur de cette protection visible. Bientôt après, ils quittaient la Mohawk et prenaient le sentier qui les conduirait à la rivière Hudson.

Pendant ce temps, l’oncle était parvenu à Kahnawaké, avait constaté le départ de sa nièce et s’était vivement remis en route pour atteindre les fuyards. Arrivé au sentier que ceux-ci avaient justement pris, il s’y engage à son tour, transporté plus que jamais par l’espoir de la vengeance.

Nos trois voyageurs poursuivaient leur route en file indienne. Le Huron battait la marche, venait ensuite Tekakwitha ; le beau-frère, lui, suivait à quelque distance, épiant les moindres signes qui annonceraient l’approche de l’oncle. Il avait donné à ses compagnons comme signal du danger un coup de fusil.