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évasion de catherine tekakwitha

christianisme : Quibus dignus non erat mundus, ces hommes dont le monde n’était pas digne.

Nos voyageurs étaient déjà loin, lorsqu’on s’aperçut dans le village de l’absence de Tekakwitha. On remarqua aussi le départ précipité des deux chrétiens du Sault. On en conclut que tous trois étaient en route vers la mission canadienne. La colère s’empara des païens qui voyaient ainsi échapper leur proie. Ils envoyèrent l’un d’entre eux en tout hâte au Fort Orange, pour avertir l’oncle de l’évasion de sa nièce.

On imagine la fureur du vieux guerrier à cette nouvelle inattendue. Où était Kateri ? Où étaient ses ravisseurs ?

À ce point de la vie de Tekakwitha et pour raconter son évasion, ses deux premiers biographes, les Pères Cholenec et Chauchetière, ont des divergences sur les détails. En empruntant à l’un et à l’autre, nous essaierons de reconstituer le drame avec ses diverses péripéties.

Un détail préalable que ne touchent point ces deux écrivains, est la route prise par les voyageurs dans leur fuite. Des historiens modernes, entre autres Ellen Walworth et le général Clark, ont fait une étude attentive des sentiers de guerre des Iroquois ; sentiers que les Français, à leur tour, prenaient pour