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catherine tekakwitha

Le P. de Lamberville, dûment consulté, approuve pleinement l’évasion immédiate. Cendre-Chaude est bien du même avis. Seulement, comme il doit continuer sa course apostolique chez les Onneyouts et les autres cantons de l’ouest, il confie la néophyte à ses deux compagnons : elle prendra sa place dans le canot.

Il n’y avait pas un instant à perdre. Les hésitations en de pareils moments peuvent tout compromettre. Après longue délibération, exécution prompte, c’est la clef du succès.

Les préparatifs furent brefs. Dans le plus grand secret, on approvisionna un canot d’armes et de munitions. Le gibier pourvoirait à la nourriture, un lit de feuilles et de mousses au sommeil.

Au petit jour, Catherine, bénie par le P. de Lamberville et munie d’une lettre du missionnaire pour les Pères du Sault, monta dans la frêle embarcation avec son beau-frère et le Huron, tous deux aussi habiles canotiers et coureurs des bois que fervents chrétiens.

La jeune Iroquoise disait adieu à son village, à sa patrie, la joie dans l’âme, en se confiant à la Providence du Père qui est dans les cieux. Aussi bien, cette terre infidèle n’était pas digne de la posséder plus longtemps, comme disait S. Paul des premiers héros du