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évasion de catherine tekakwitha

la terre, et maintenant je vis comme un homme. »

Il raconta alors les beaux exemples de vertu qu’il avait trouvés à la mission du Sault, la vie paisible qu’on y menait, les fêtes, les cérémonies de l’Église si pieuses, si belles, si pleines d’enseignement et de consolations. On l’écoutait avidement. Mais plus que tout autre Catherine Tekakwitha. Ce qu’elle entendait ravivait son extrême désir d’aller au Canada.

Sa décision fut vite prise : elle partirait avec ces trois hommes, aussitôt finie leur tournée dans les Cantons.

Une circonstance favorisait son dessein : l’absence de l’oncle. Il était à faire la traite avec les Anglais de Fort Orange. C’étaient de mauvais voisins que ces hérétiques pour les Iroquois, et surtout pour les Agniers les plus rapprochés d’eux. Les boissons enivrantes, les menées du prosélytisme protestant, les railleries contre le papisme et ses missionnaires, contribuaient singulièrement à ralentir les progrès de l’apostolat chez les Iroquois. L’oncle de Catherine trouvait en tout cela de quoi attiser sa haine du catholicisme.

Une autre circonstance favorable était le nouvel état d’esprit, survenu inopinément, des tantes de Tekakwitha. Elles ne s’opposeraient pas à son départ.