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prendre à chanter. Un seul homme comme lui ferait plus que dix missionnaires comme moi ! Oh ! la sainte Mission, celle qui possède des chrétiens si parfaits ! Encore plus saint le Missionnaire qui les a formés par ses soins et ses fatigues ! Crescant in mille millia, qu’ils se multiplient à l’infini ! »

En cette même année 1677, justement, Louis organisa une nouvelle expédition apostolique au pays des Iroquois. Il prit pour compagnons un Huron de Lorette et un parent de Catherine Tekakwitha, tous deux animés du même zèle.

Le premier village qu’ils rencontrèrent sur leur chemin fut le village agnier de Kahnawaké, le propre village du P. de Lamberville et de sa sainte néophyte. On conçoit l’affectueux accueil que l’un et l’autre firent à ces « anges venus du ciel », comme le missionnaire appelait les chrétiens du Sault.

La nouvelle de leur présence dans le village se répandit en un instant. On accourut en foule à la cabane hospitalière. La chaude parole de l’orateur fit merveille. Il rappela son infidélité au canton des Onneyouts, ses excès de toutes sortes, ses colères, ses meurtres. « Je n’avais pas d’esprit ! s’écria-t-il ; je vivais comme une bête. Mais on m’a fait connaître le Grand Esprit, le vrai Maître du ciel et de