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évasion de catherine tekakwitha

rités et les mystères. Dimanches et fêtes, le bon Louis réunissait dans sa cabane un certain nombre de néophytes et les païens en visite dans la mission. Il accrochait son tableau et ses images à un poteau de la cabane, puis il en expliquait le sens avec une éloquence qui ravissait son auditoire.

Le zèle de l’Onneyout ne put se contenir dans les bornes de la mission. Il voulut, comme le Grand Agnier, aller prêcher la foi jusque dans son pays. D’autres l’imitèrent. Les Onneyouts et les autres cantons reçurent ces nouveaux apôtres. Le bien qu’ils faisaient enchantait les missionnaires.

Après avoir vu à l’œuvre deux catéchistes du Sault, le P. Bruyas écrivait en 1677 :

« Oh ! les deux vrais chrétiens que vos deux bons Dogiques ![1] Ils ont changé la face de notre petite Église, dans le peu de temps qu’ils ont demeuré ici. Ils ne se contentaient pas d’aller dans les cabanes prêcher Jésus crucifié, ils y employaient même une bonne partie de la nuit. Kinnonskouen, ce fervent prédicateur, assemblait nos chrétiens le soir (les travaux des champs ne permettaient pas qu’il le fit le jour), et il passait deux et trois heures de la nuit à les instruire et à leur ap-

  1. Titre donné souvent aux catéchistes chez les sauvages.