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rentrer dans son village sans avoir, selon la coutume indienne, vengé la mort de son frère ? Il n’a qu’à dire un mot, la nation va lui prêter main-forte.

Pour épargner cette guerre à son pays, il préféra s’en éloigner. Il voulut d’abord visiter quelques-uns de ses amis établis à la mission du Sault. C’est là que la grâce l’attendait. Ce qu’il vit, ce qu’il entendit l’émerveilla. Éclairé par les instructions du missionnaire, entraîné par les exemples de ses compagnons, il sollicita le baptême. Ce fut un événement de voir ce farouche capitaine des Onneyouts humblement courbé sous la main du prêtre. Il reçut le nom de Louis.

La nouvelle du baptême de Okenratarihen se répandit bientôt jusque dans le canton Onneyout. Ses meilleurs amis n’y pouvaient croire. Plusieurs résolurent de venir jusqu’à la mission pour s’assurer du fait. Le fervent néophyte en profita pour se faire apôtre. Il les prêcha si bien qu’il en détermina quelques-uns à rester avec lui. Le nombre des Onneyouts convertis s’accrut tellement qu’il parut bon de leur donner un capitaine de leur tribu. Louis fut naturellement choisi à ce poste.

Sa dignité nouvelle, son talent inné pour la parole grandissaient son influence. Le missionnaire lui remit un tableau de l’enfer et plusieurs images représentant les grandes vé-