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une persécution

La réponse de la néophyte ne pouvait qu’augmenter l’admiration du P. de Lamberville. Il comprit en même temps que le sol iroquois des bords de la Mohawk n’était pas le terroir qu’il fallait à une vertu aussi délicate.

Il lui donnait sans doute tous ses soins. Il l’avait initiée aux saintes pratiques de la vie spirituelle ; il la guidait, l’éclairait, l’encourageait, lorsqu’elle venait, avec une simplicité d’enfant et une humilité profonde, lui ouvrir son cœur, lui dire ses peines, ses luttes, les pièges qu’on lui tendait, les grâces que Dieu lui prodiguait. « Quand il l’avait instruite, dit le P. Chauchetière, il la menait à la chapelle et lui faisait offrir à Notre-Seigneur toutes ses croix. On ne peut pas dire le progrès que Catherine fit sous une telle direction. »

Un air plus pur, néanmoins, un sol plus riche semblaient nécessaires à la culture de ces dons du ciel.

Elle-même le sentait. Sa vie solitaire, sa vie de prière et de dévouement, ses efforts pour correspondre en tout à la grâce ne parvenaient pas à satisfaire sa soif d’une perfection toujours plus grande. Il lui manquait un coin du globe où elle pût donner libre cours à sa ferveur, servir Dieu en paix sans les mille entraves qu’on lui suscitait chaque jour.

Sa pensée se portait alors vers la mission bénie des bords du Saint-Laurent. Elle enviait le sort de ses compatriotes chrétiens qui,