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de cette femme, profita de l’occasion pour lui reprocher, d’une part, ses soupçons si manifestement injustes, et de l’autre, sa mauvaise vie à elle-même, un scandale pour tout le village.

À sa première entrevue avec Catherine, le P. de Lamberville lui fit connaître la calomnie dont elle avait été l’objet. C’était pour elle l’épreuve la plus cruelle. Dieu la permettait pour sanctifier davantage sa fidèle servante, et aussi pour notre instruction, d’après cette remarque du P. Cholenec : « Ce fut en cette occasion, dit-il, qu’elle déclara ce qu’on aurait peut-être ignoré, si elle n’avait pas été mise à cette épreuve, que, par la miséricorde du Seigneur, elle ne se souvenait pas d’avoir jamais terni la pureté de son corps, et qu’elle n’appréhendait point de recevoir aucun reproche sur cet article au jour du jugement. »

Elle était vraiment, ainsi que la bien-aimée des Cantiques, comme un lis au milieu des épines : ne prenant rien de son entourage hérissé d’épines, elle élevait au-dessus d’elles sa tige verte couronnée d’une blanche corolle aux parfums les plus rares. C’est à la vue de ces âmes pures, que l’Église ne peut se retenir de chanter son immortel cantique, emprunté au livre de la Sagesse : « Ô qu’elle est belle la génération des chastes, et combien radieuse aux yeux de Dieu et des hommes ! Sa mémoire ne périra point… »