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La seconde statue s’achemina vers les rudes missions iroquoises. Elle s’arrêta dans le premier canton, celui des Agniers. Et des trois principaux villages de cette tribu, ce fut Tionnontoguen, appelé mission Sainte-Marie, qui reçut dans sa chapelle l’effigie de la benoîte Vierge.

Le P. Bruyas en était le supérieur. Il tint à donner à la bénédiction de la statue le plus de solennité possible. Le jour choisi fut la fête de l’Immaculée Conception, 8 décembre 1676. Les fidèles avaient embelli, orné de leurs plus riches fourrures le pieux sanctuaire. Pour la bénédiction, la petite statue avait été placée sur un trône qu’entouraient des lumières et des fleurs. Les néophytes des villages voisins avaient été invités à la fête. Ils accoururent en foule.

Aux premiers rangs se trouvait notre nouvelle chrétienne. Ce fut pour elle une journée de dévotion intense à la Vierge, dont elle avait déjà éprouvé la puissante intercession. Elle semblait pressentir de nouveaux combats, plus durs encore peut-être que les précédents. Elle ne se trompait point.

À son retour de Tionnontoguen, la lutte recommença plus âpre, plus générale. Les jongleurs, les libertins, tous les ennemis de la « prière » s’unirent pour la couvrir de railleries et d’insultes Des hommes ivres ou qui