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si elle se rendait aux champs, ils la forçaient à travailler. Ce sera plus tard, pour son âme délicate, un autre sujet de remords.

Son grand secours en toutes ces épreuves était la pensée de Dieu. Sa prière se faisait plus vive, plus ardente. À l’amour de Dieu se joignait l’amour de la Vierge des vierges : son cœur était si bien fait pour la comprendre et l’aimer. Avec ce sens chrétien qu’elle avait, pour ainsi dire, sucé avec le lait de sa mère, et qui la guidait même avant d’avoir été faite enfant de l’Église, elle saisit tout l’avantage qu’elle pouvait tirer d’une forte dévotion à la puissante et très bénigne Mère du Rédempteur.

Le P. de Lamberville lui avait appris à réciter le chapelet. De ce jour, ce fut son arme favorite. On ne la voyait plus sans son chapelet à la main. Lorsque la maladie la retenait loin de l’église, elle le récitait à toutes les heures du jour. Les Hollandais du Fort Orange avaient prévenu les Iroquois contre la dévotion à la sainte Vierge et en particulier contre l’usage du chapelet. On voulut donc l’en détourner dans la cabane, nous dit le P. Chauchetière ; mais elle déclara net qu’elle mourrait plutôt que d’y renoncer.

Une cérémonie pieuse au village voisin de Tionnontoguen, à laquelle elle assista, vint augmenter sa dévotion à sa divine Mère.