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choses que Catherine avait déjà soigneusement évitées, dès avant son baptême. Il lui fallait donc un supplément d’instruction, comme à ces élèves d’élite qui dépassent tôt les leçons ordinaires du maître.

Le P. de Lamberville lui montra alors la voie des parfaits : elle s’y jeta avec l’élan d’un cœur que l’Esprit-Saint embrasait de son amour. Exercice fréquent et prolongé de l’oraison, actes d’humilité, de charité, de mortification, esprit de sacrifice et de dévouement, ce fut une suite quasi ininterrompue de pratiques, par quoi elle s’unissait à Dieu, lui rendait amour pour amour. Sa prière devint continuelle, à la chapelle ou dans sa cabane ; elle ne semblait connaître que ces deux endroits. Et lorsque les besoins du ménage l’appelaient aux champs ou aux bois, elle savait encore en faire, par son union à Dieu, une prière.

Dans les commencements, on l’admira sans réserve. Elle se montrait si bonne, si douce, si empressée à rendre service. Cette paix délicieuse ne pouvait durer ; c’était le calme avant l’orage : l’ennemi des âmes et l’humaine nature son complice, allaient déchaîner la tempête dans ce beau lac paisible.

L’Ecclésiastique avait déjà donné cet avertissement : « Mon fils, en entrant au service du Seigneur, prépare ton âme à l’épreuve. »