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Lamberville, qui estimait de plus en plus les qualités rares et les solides vertus de Tekakwitha, résolut de donner à son baptême une solennité particulière et, dans ce but, de le lui conférer le jour de Pâques. Le bruit s’en répandit bientôt, et ce fut une explosion de joie chez tous les fidèles du village. Ils saluaient d’avance l’entrée dans leurs rangs de cette jeune personne si vertueuse et déjà digne, pensaient-ils, de marcher à leur tête.

De son côté, Tekakwitha, au comble de ses vœux, employa les jours qui la séparaient de la grande fête, à préparer de plus en plus son cœur à l’infusion plus ample de la divine grâce.

L’humble chapelle d’écorce se para de ses habits de fête. Tous les néophytes voulurent concourir à sa décoration. Les plus riches pelleteries de castor, d’ours, de chats sauvages, de renards argentés furent apportées pour couvrir les murs de la chapelle. On y voyait aussi des colliers, des bracelets, des ornements de toute nature et de toute couleur former des festons et des guirlandes. Des arbrisseaux plantés devant l’édifice sacré, lui servaient d’avenue et de portique.

On y accourut en foule, non seulement les chrétiens, mais aussi les infidèles, attirés par la nouveauté du spectacle et l’intérêt qu’ils portaient à la jeune orpheline.