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baptême de tekakwitha

suivants se passèrent à compléter son instruction et à prendre des informations sur sa conduite. Pendant ce temps, la famille ne mettait aucun obstacle à ces divers préparatifs. L’oncle permettait à sa nièce de passer au christianisme, pourvu qu’elle restât au village.

Le missionnaire put donc procéder en toute tranquillité. Il admirait l’attention de la catéchumène aux explications qu’il donnait de la doctrine : immobile, les yeux tendus vers lui, elle écoutait ces instructions, les buvait avidement, comme un enfant le lait de sa mère.

Au sujet des informations sur la vie de la catéchumène, il arriva ceci de tout à fait extraordinaire en pays sauvage. Nous citons le P. Cholenec : « Il est surprenant, dit-il, que malgré le penchant que les sauvages ont à médire, surtout les personnes du sexe, il ne s’en trouvât aucun qui ne fit l’éloge de la jeune catéchumène ; ceux même qui l’avaient persécutée le plus vivement, ne purent s’empêcher de rendre témoignage à sa vertu. » « Cela était d’autant plus glorieux pour elle, ajoute le P. de Charlevoix, que les sauvages sont naturellement portés à donner un tour malin aux actions les plus innocentes. »

Il n’y avait plus à balancer. Le printemps de 1676 faisait son apparition. Le P. de