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baptême d’un adulte chez les Iroquois, comme au reste chez tous les peuples sauvages, demandait la plus grande circonspection. On pouvait tout craindre de leur duplicité souvent, et toujours de leur inconstance. Aussi les premiers missionnaires de la Nouvelle-France furent-ils remarquables par le soin qu’ils prirent d’éprouver leurs catéchumènes.

Cette sévérité, trouvée excessive par les uns, fut niée par d’autres qui prétendaient qu’on admettait alors trop facilement au baptême les candidats qui se présentaient. Le P. de Rochemonteix fait bonne justice de cette calomnie par trop évidente. Nous relevons avec lui deux ou trois phrases des Relations : « Pour les adultes, il faut y procéder (au baptême) avec un grand discernement, de peur de faire plus d’apostats que de chrétiens (Relat. de 1668). — « Il n’y a pas grand nombre d’adultes, parce qu’on ne les baptise qu’avec beaucoup de précautions » (Relat. de 1669). — « Comme nous nous défions de l’inconstance des Iroquois, j’en ai peu baptisé hors du danger de mort » (Relat. de 1670).[1]

Notre bonne Tekakwitha dut subir le sort commun. Le P. de Lamberville ne crut pas devoir faire exception en sa faveur. Les mois

  1. P.de Rochemonteix, op. laud., t. II, p. 416, note 2.