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baptême de tekakwitha

pour la pureté, la connaissance que peu à peu elle avait acquise du christianisme, enfin son extrême désir de recevoir la grâce du baptême.

Le P. de Lamberville, surpris d’abord de cette confidence inattendue, objecta avec douceur :

— Mais, mon enfant, songez aux obstacles que votre famille va dresser devant vous.

— Je les connais, mon Père, reprit Tekakwitha avec énergie, mais soyez sans crainte : ma résolution est prise, rien ne sera capable de me faire reculer, dussé-je aller chercher ailleurs la grâce que je sollicite.

L’air tout à la fois modeste et résolu de la jeune fille, le courage qu’elle manifestait, les éclairs d’intelligence qui jaillissaient de ses yeux toujours malades, firent comprendre au missionnaire qu’il se trouvait en présence d’une âme peu commune : visiblement l’Esprit de Dieu était sur elle.

Pour cette première entrevue, le Père se contenta de lui adresser quelques paroles d’espoir et d’encouragement.

« Au reste, ajouta-t-il, ne précipitons rien. Achevez de vous instruire. Suivez les exercices des catéchumènes qui se disposent au baptême. »

Tekakwitha en savait déjà long sur tout l’ensemble de la doctrine chrétienne. Mais le