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Il ne restait dans les cabanes que les malades et les vieillards. Le P. de Lamberville entreprit de les visiter assidûment : il les instruirait plus à loisir, les interrogerait sur l’état de leurs familles, sur le nombre des enfants, sur la facilité ou les obstacles à prévoir pour leur baptême.

Bien des fois il passa devant la cabane de Tekakwitha, sans s’y arrêter. Il se disait que c’était une cabane de travailleurs, que tout le monde sans doute était aux champs. Et puis, déjà au courant des dispositions de l’oncle, il lui semblait voir l’ombre du terrible homme, dressée devant la maison pour en fermer l’entrée.

Un jour qu’il passait outre comme à l’ordinaire, il se sentit intérieurement pressé de revenir sur ses pas et de pénétrer dans la cabane. La Providence avait tout disposé. Tekakwitha était là, retenue par une blessure qu’elle s’était faite à un pied. Auprès d’elle se tenaient deux femmes, venues pour la voir et s’entretenir amicalement avec elle.

La jeune fille voulait depuis longtemps rencontrer le Père, lui ouvrir son cœur, le rendre confident de ses plus intimes pensées, de ses ardents désirs. Il était devant elle. Aussitôt, sans se préoccuper de la présence des deux autres femmes, elle raconta au missionnaire les circonstances de son enfance, ses luttes