Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
catherine tekakwitha

Nous avons dit plus haut que l’oncle de Tekakwitha voyait d’un mauvais œil ce courant établi entre Kahnawaké et la Prairie. Il redoutait l’appauvrissement de son village et bientôt peut-être, pensait-il, la ruine de sa nation. Un événement vint confirmer ses craintes et augmenter sa colère.

De nombreux néophytes demandaient au P. Boniface la grâce d’aller pratiquer en paix leur religion à la mission Saint-François-Xavier. Ils étaient plus de quarante, hommes, femmes et enfants. Le P. Boniface voulut lui-même les conduire. Il se mit à leur tête. La caravane parvint sans encombre à la mission et le Père revint à Kahnawaké reprendre son poste de dévouement.

Ce ne fut pas pour bien longtemps. Il mourait l’année suivante, 17 décembre 1674. Le poste échut au P. Jacques de Lamberville.


Il y avait alors au Canada deux frères du nom de Lamberville, tous deux missionnaires chez les Iroquois, parfois dans le même village. L’aîné s’appelait Jean. Après vingt-trois ans de travaux apostoliques, il fut rappelé à Paris en 1692 pour être Procureur des Missions du Canada, charge qui lui permit longtemps encore de faire du bien à ses chères missions d’autrefois.