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cantiques, l’explication des tableaux pour les néophytes et les païens indistinctement.

Chaque jour, matin et soir, il présidait la prière qui se faisait en commun dans la chapelle et que terminait le chant des cantiques. Les Indiens, en général, raffolent de la musique. Les Iroquois ne font pas exception. Loin de là. Assuré de promouvoir davantage l’intérêt des familles, le P. Boniface s’astreignit à former un chœur d’enfants de sept à huit ans. Leurs voix très pures s’élevaient dans l’humble chapelle comme des chants venus du ciel. Elles ravissaient le village, accouru en foule et rendu ainsi plus apte à recevoir l’austère doctrine de l’Évangile.

Noël, surtout, était le triomphe du P. Boniface. La chapelle ornée de sapins, de lumières et de banderoles, et, dans un angle, près de l’autel, la crèche avec sa verdure, ses fleurs, et sur la mousse un bel Enfant-Dieu : ces décors, bien modestes en eux-mêmes, mais pour les sauvages si nouveaux, les enchantaient ; ils ne pouvaient rassasier leurs yeux du spectacle qui leur était offert. Chrétiens et païens en tiraient profit : les premiers dans un accroissement de ferveur, les autres dans une curiosité qui cherchait le sens de ces choses.

Tekakwitha suivait avec un intérêt toujours grandissant ces divers exercices, ces cérémonies, ces fêtes. Sa vive intelligence et son cœur