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vieillards et femmes âgées qui se bouchaient les oreilles pour ne pas entendre. Peu de jours après, il présenta à son auditoire un tableau que la Mère de l’Incarnation nous décrit ainsi dans sa lettre citée plus haut : « Il en a fait un où l’enfer est rempli de démons si horribles, tant par leurs figures que par les châtiments qu’ils font souffrir aux sauvages damnés, qu’on ne peut les voir sans frémir. Il y a dépeint une vieille Iroquoise qui se bouche les oreilles pour ne point écouter un Jésuite qui la veut instruire. Elle est environnée de diables qui lui jettent du feu dans les oreilles, et qui la tourmentent dans les autres parties de son corps. » Elle ajoute un peu plus loin : « Enfin, il fait ce qu’il veut par le moyen de ses peintures. Tous les Iroquois de cette mission en sont si touchés, qu’ils ne parlent que de ces matières dans leurs conseils, et se donnent bien de garde de se boucher les oreilles quand on les instruit. » [1]

Les Iroquois aiment passionnément le jeu. Le missionnaire s’avisa de faire servir cette passion à ses fins. Il inventa un jeu qu’il décrit ainsi lui-même dans la Relation de 1670 : « Ce jeu est composé d’emblèmes qui représentent tout ce qu’un chrétien doit sçavoir.

  1. Cité par le P. de Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au xviie siècle, t. II, p. 406.