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Accompagnés des Iroquois qui étaient venus pour traiter de la paix, ils s'avançaient au-delà du lac Saint-Sacrement, à travers les grands bois, lorsqu'ils tombèrent sur une bande de guerriers iroquois qui s'approchaient en éclaireurs, redoutant une nouvelle invasion française. À la vue des Robes-Noires et de leurs frères, la joie des Indiens éclata en acclamations, en cris prolongés de bienvenue. Rendus à la rivière Mohawk, en face de Gandaouagué, ils embouchèrent la trompette, — formée d'un gros coquillage percé au sommet de la spirale, — pour annoncer l'arrivée des voyageurs.

Tout aussitôt, la rivière se couvrit d'embarcations, qui voulaient escorter le canot des missionnaires. La traversée se fit au milieu des chants et des cris de la multitude. Avec les plus grands honneurs et comme en triomphe, on les conduisit de la rive au coteau voisin où, tant bien que mal, les cabanes détruites par les Français avaient été rebâties.

Nous pouvons ici admirer une attention délicate de la Providence. La cabane assignée aux missionnaires fut celle-là même qu'habitait Tekakwitha avec son oncle et ses tantes. Bien plus, l'enfant fut chargée du soin des Pères. « Sa modestie, raconte le P. Cholenec, et la douceur avec laquelle elle s'acquitta de cette fonction, touchèrent les nouveaux hôtes. Elle, de son côté, fut frappée de leurs ma-