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retour des missionnaires

de possession, fait planter une croix, célébrer le saint sacrifice de la messe et chanter un Te Deum solennel.

Il importait de punir les Iroquois de leurs cruautés sans nom et des ruines qu’ils avaient accumulées sur tout le territoire français, leur imprimer aussi une terreur salutaire. Sur l’ordre de Tracy les bourgades sont brûlées, la campagne dévastée, les provisions de maïs, de fèves et de fruits du pays entièrement consumées.[1]

La leçon fut comprise. Les Iroquois, épouvantés, implorèrent la paix, et, pour preuve de leur loyauté, demandèrent, comme jadis en 1653, des Robes-Noires. Mais cette fois ils étaient plus sincères. La paix de 1666 devait durer dix-huit ans.

La demande des Iroquois ne pouvait qu’être agréable au gouvernement qui voyait, avec raison, dans l’extension de l’Évangile en pays ennemi, la plus sûre garantie des traités.

Cette mission, qui ouvrait la seconde phase et la plus féconde des missions iroquoises, échut aux trois Pères, Jacques Frémin, Jean Pierron et Jacques Bruyas. Mgr de Laval voulut les bénir avant leur départ de Québec, au mois de juillet 1667.

  1. Ferland, Cours d’histoire du Canada, vol. ii, p. 54, sq.