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sur ses bords les forts de Sorel, de Chambly, de Sainte-Thérèse, de Saint-Jean, et, sur une île du lac Champlain (île Lamothe), le fort de Sainte-Anne.

On était au mois de janvier 1666, lorsque M. de Courcelle résolut de prendre les devants et d’aller attaquer les Iroquois chez eux. En pareille saison, l’imprudence était flagrante. Pour comble de malheur, les Algonquins, qui devaient conduire la colonne, ne se présentèrent pas à temps. Après une randonnée des plus pénibles vers le pays des Agniers, le gouverneur et ses hommes durent battre en retraite.

Le marquis de Tracy s’y prit autrement. Au mois de septembre de la même année, son armée sortait de Québec. Elle se composait de six cents soldats du régiment de Carignan, d’autant de miliciens et de cent sauvages. Quatre prêtres les accompagnaient : l’aumônier du régiment, le sieur Du Bois, un Sulpicien, M. Dollier de Casson, et deux Jésuites, les PP. Albanel et Raffeix.

Après plus de trois semaines de marche, l’armée pénètre dans le premier village agnier, justement celui que nous connaissons déjà, Gandaouagué. Il est désert. Les Indiens ont fui ; ils ont également abandonné les autres bourgades. Ne pouvant les suivre dans leur retraite, M. de Tracy, pour marquer la prise