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implicitement désiré jusque-là, qui l’incorpore à l’Église de Jésus-Christ.

Ce travail secret, divin, s’opère en moins de temps qu’on ne met à le dire, lorsque le Saint-Esprit veut prévenir une âme de sa grâce. Quand le fait-il au juste ? Nous ne savons. L’Esprit souffle où il veut et quand il veut. Aux uns, c’est à l’éveil même de la raison, à d’autres plus tard ; pour plusieurs, au dire des missionnaires, il semble que ce soit à l’article de la mort.

La jeune Tekakwitha, visiblement, fut une enfant privilégiée. Dieu lui avait donné une âme que Tertullien dirait « naturellement chrétienne ». Elle correspondit si bien aux premières touches de l’Esprit, que la révélation finale ne dut pas tarder. Ce jour-là, la grâce sanctifiante — qui est l’inhabitation en nous de la très sainte Trinité, suivant cette sublime et consolante promesse de Jésus : « Nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure » (Joan. xiv, 23) — la grâce vint en elle avec son cortège royal des vertus infuses et des dons du Saint-Esprit. De ce jour, en attendant le baptême, elle posséda, par la grâce et les vertus infuses, le pouvoir de faire des actes surnaturels, et par les dons la facilité de les accomplir. (Nous reviendrons sur ce sujet au chap. viiie de la seconde Partie).