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projet de mariage repoussé

moralement bons, par ses seules forces naturelles et dans les choses faciles. De plus, s’il est fidèle à faire son possible, Dieu ne lui manquera pas, facienti quod in se est, Deus non denegat gratiam (saint Thomas) : placé devant une tentation plus forte, Dieu communiquera à son intelligence un secours spécial capable d’aider la volonté à vaincre, ou directement à la volonté elle-même une énergie victorieuse. Ces bonnes actions préparent l’âme à faire l’acte de foi et de charité qui produit la justification.

Quels secours la Providence ménage-t-elle à l’âme pour accomplir cet acte surnaturel ?

Ou bien Dieu, la prédication évangélique faisant défaut, rappelle certaines notions sur Dieu souverain Maître entendues autrefois, comme en sa petite enfance Catherine Tekakwitha, ou encore pour elle la vue et les conversations de Hurons baptisés ; ou bien — selon une opinion probable — à défaut de ces suppléances, l’Esprit-Saint, par une révélation immédiate faite à l’âme, l’éclaire assez pour l’amener à l’acte de foi stricte au Dieu véritable, au Dieu rémunérateur. Acte libre, essentiellement surnaturel, soumission de l’âme à Dieu, qui fait éclore l’amour au cœur. À l’instant même, cet amour devient charité parfaite, la grâce efface le péché originel. C’est la divine justification. L’âme devient enfant de Dieu, en attendant le baptême,