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qu’elle croissait en âge, elle croissait aussi en prudence.

La prudence est la première des quatre grandes vertus qui donnent naissance aux autres vertus morales. Elle ordonne les choses à leur fin. Elle atteint sa perfection, ajoute saint Thomas, [1] lorsque le Saint-Esprit, par le don de Conseil, la règle et la meut.

Tekakwitha avait sans doute, malgré son très jeune âge, profité jusqu’à un certain point des leçons de sa mère. Mais on peut dire que, arrivée à l’époque où nous sommes, elle n’a eu pour maître que l’Esprit-Saint.

Et nous avons là un exemple vraiment remarquable de l’intervention de Dieu dans l’âme des infidèles.

On sait le problème angoissant que suscite le sort de tant d’infidèles qui n’ont jamais entendu la prédication de l’Évangile. Comment parviendront-ils à ce minimum de croyance, nécessaire de nécessité de moyen pour le salut, et que résume saint Paul dans ce texte célèbre de son Épître aux Hébreux (c. xi, v. 6) : « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent ? »

Avant sa justification (s’il y parvient), l’infidèle peut sans doute produire des actes

  1. Summa theol., la 2ae, q. lxviii, a. iv.