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pierres le blé d’Inde pour la sagamité. Elle allait ensuite puiser de l’eau à la rivière, dans des auges de bois creusées à l’aide du feu et de pierres tranchantes. Le repas achevé, c’était à elle à préparer dans la forêt le bois du foyer et à l’apporter à la cabane sur ses épaules. Avait-elle quelques moments de loisir, elle les employait à confectionner les petits meubles domestiques, en jonc ou en écorce, à disposer les pelleteries destinées au commerce.

Ce qui rehaussait le prix de tous ces bons offices, c’était l’aimable complaisance qu’elle y mettait. Son empressement, sa douceur, son heureux caractère, quoiqu’il advint, ne se démentaient pas. Le P. Chauchetière, qui a le plus longuement parlé de l’enfance de Tekakwitha, dit qu’elle était « douce, patiente, chaste et innocente. Sage, ajoute-t-il en résumant son panégyrique, sage comme une fille française bien élevée ».

Ses historiens relèvent ici un don spécial que Dieu lui avait départi, à savoir, sa très grande adresse pour tous les ouvrages d’art et de luxe ; ce qui, la retenant à l’intérieur, servait admirablement son goût de la vie solitaire. Elle savait teindre en rouge, avec un rare bonheur, les peaux d’anguilles et les filaments de racines ou d’écorces si souvent en usage chez les Indiens ; sous ses doigts habiles, la porcelaine et les coquillages aux