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ses premières années

peinture au visage et les couvrent toutes de porcelaines quand il faut qu’elles aillent danser ».

Le vêtement prêtait aussi à la vanité : la tunique était une pièce de drap ou de riche pelleterie, portant souvent au bas une large broderie d’ornements variés. Les mitasses ou guêtres étaient brodées, enrichies de dessins nombreux en rassades ou en poils de porc-épic de couleur éclatante. Pendants d’oreilles, colliers, bracelets ajoutaient encore à la parure.

Les tantes de Tekakwitha, pas plus sages que les autres, exercèrent une telle pression sur l’enfant, qu’elle se laissa faire et porta un temps les livrées de la vanité. Elle se ressaisit vite toutefois et regretta d’avoir cédé. Ce remords ne la quitta plus. Vingt ans après elle pleurait encore ce qu’elle considérait comme un de ses plus graves égarements. N’est-ce pas merveilleux de voir cette jeune païenne faire exactement ce qu’avait fait, un siècle plus tôt, un saint Louis de Gonzague, pleurant les pincées de poudre que tout enfant il avait dérobées aux soldats de son père.

En peu de temps, Tekakwitha put rendre dans la cabane tous les services domestiques. Ses tantes ne demandaient pas mieux que de s’en décharger sur elle. On la voyait occupée, des heures entières, à écraser entre deux