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catherine tekakwitha

Tekakwitha, toute jeune encore, montrait un esprit délié et un goût très vif pour le travail, ce qui n’est pas commun chez la femme sauvage. Pour elle, la grande affaire est de se débarrasser au plus tôt de la besogne indispensable de chaque jour, sans songer au lendemain, lequel, au reste, n’existe point pour le sauvage.

Cela fait, filles et femmes se livrent aux divertissements, aux visites, aux rencontres bruyantes, aux jeux, à la danse. Catherine, forcément confinée dans sa cabane, échappa tout naturellement à cette vie turbulente. L’amour de la vie silencieuse, de la vie intérieure, put dès lors germer et grandir dans ce cœur que Dieu se destinait à lui seul.

Une autre frivolité chez la femme sauvage est la coquetterie, et la coquetterie poussée parfois jusqu’aux raffinements les plus inattendus. La passion de la parure paraît dès le bas âge. Le P. Chauchetière observe que « les jeunes sauvagesses de sept à huit ans sont folles et ont une attache très grande pour la porcelaine. Les mères, qui sont plus folles qu’elles (déjà !…), passent quelquefois bien du temps à peigner et à tresser les cheveux de leurs filles ; elles ont soing que leurs oreilles soient bien percées et commencent à leur percer dès le berceau ; elles leur mettent de la