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ses premières années

accourt de tous les points des États-Unis, pour y vénérer les trois Martyrs récemment béatifiés, Isaac Jogues, René Goupil et Jean de La Lande.

Le village indien était situé tout près de là, sur un plateau qui domine les grands bois et les champs d’alentour, les deux rives et la vallée de la Mohawk.

Il portait le nom de Gandaouagué (au rapide). Comme celui de Tekakwitha, il nous est venu avec plusieurs formes, entre autres, Gandawagué, mot huron en usage chez les missionnaires pour exprimer « rapide », « sault » ; Gahnawagué, du dialecte agnier, employé une fois par le P. Cholenec ; ce mot se rapproche de Kahnawaké, qui a donné naissance à la forme anglaise moderne de Caughnawaga.[1]

L’oncle de Tekakwitha, avec sa femme, une de ses sœurs et l’orpheline, alla donc s’établir dans une des cabanes principales du nouveau village, à l’abri de la haute palissade qui le protégeait.

Et alors commença pour Tekakwitha une vie paisible, retirée, où parurent d’abord ses inclinations naturelles. Elles étaient d’une qualité rare, développées déjà pendant quatre ans par les soins attentifs de sa bonne mère. Un fin psychologue n’a-t-il pas dit qu’à trois ans l’enfant est déjà élevé…

  1. V. Ellen Walworth, op. cit., p. 307.